“La Cenco a créé un comité de suivi, qui a pour tâche de maintenir le contact avec tous les protagonistes, susciter et consolider la confiance mutuelle et encourager les initiatives visant la relance du processus électoral” Radio Okapi, 06.01.2016
Que peut vraiment la CENCO ?
En 2011 et 2012, la CENCO dénonçait les fraudes massives et les irrégularités qui avaient caractérisé les élections présidentielles et législatives. L’Eglise catholique organisa des actions de protestation qui furent réprimées violemment par le régime actuel. La même CENCO mit en garde les dirigeants politiques actuels qui tenaient à gouverner « par défi » et donnaient l’impression que le pouvoir n’émane pas du peuple, mais des arrangements politiques. Depuis 2012, la CENCO a multiplié les exhortations et mises en garde auxquelles le pouvoir en place répond par des menaces et des dénigrements. La voix de l’Eglise catholique a été récemment marginalisée lorsqu’il fallait reconstituer le leadership du bureau de la CENI. Ce qui était un signe clair que la majorité au pouvoir instrumentalisait les autres membres de la composante « confessions religieuses » pour faire triompher la candidature de l’actuel président de la CENI. Dans son action politique de ses dernières années, l’Eglise catholique et la CENCO semblent donc avoir subi revers sur revers. Il ne serait pas outré de dire que l’action de sensibilisation politique de la CENCO et de l’Eglise catholique n’a récolté que des résultats mitigés, ces dernières années.
L’actualité politique de ces jours nous montre la CENCO en train de tenter un rôle de médiation entre les acteurs politiques et même les institutions politiques (CENI, Parlement).
Cependant il y a lieu de se demander si la CENCO prend la juste mesure des enjeux en présence et de la détermination du pouvoir en place de se maintenir aux affaires par tous les moyens. On peut aussi s’interroger sur les stratégies de la CENCO et de l’Eglise catholique pour résister et mobiliser sa base contre les abus de pouvoir notamment la volonté du régime actuel de ne pas organiser les élections dans le délai constitutionnel. Les stratégies de résistance de ces 4 dernières années ayant lamentablement échoué, trouvera-t-elle d’autres modes d’actions susceptibles d’être plus efficaces ?
Mazembo Mavungu Eddy, PhD | mazemb_eddy@yahoo.fr | @mazembo
Revue de Presse du Mercredi 06 décembre 2015
Les conseils de Franck Diongo au président Joseph Kabila pour une année 2016, le soutien de l’église catholique et des églises de réveil au dialogue politique et inclusif sont au menu des journaux parus mercredi 6 décembre à Kinshasa.
Le Potentiel reprend à sa Une l’appel à un sursaut patriotique des évêques catholiques, précisant que cet appel a été lancé à la suite des contacts menés auprès des acteurs politiques et ceux de la société civile.
Sous la signature de son président, Mgr Nicolas Djomo, évêque de Tshiumbe, la CENCO prend position quant à la tenue du dialogue politique national voulu inclusif par le chef de l’Etat, son initiateur. «C’est pourquoi, je saisis cette occasion pour réitérer aux uns et aux autres l’appel pressant de la CENCO à un sursaut patriotique, afin qu’ils puissent prendre leurs responsabilités devant l’histoire en vue d’un dialogue répondant aux aspirations de tous pour l’intérêt supérieur du pays», écrit Mgr Nicolas Djomo.
Pour La Prospérité, les prélats catholiques réitèrent leur appel à un dialogue répondant aux aspirations de tous pour l’intérêt supérieur du pays.
Un comité de suivi, composé de six archevêques métropolitains, du président et vice-président de la Cenco, a été mis en place. Ce Comité de suivi aura pour tâche de maintenir le contact avec tous les protagonistes, susciter et consolider la confiance mutuelle et encourager les initiatives visant la relance du processus électoral, annonce le journal. Il y a, donc, une évolution dans le discours des évêques, constate le quotidien.
Forum des As, qui exploite aussi cette information, précise que les princes d’église lancent un ” appel pressant à un sursaut patriotique afin qu’ils puissent prendre leur responsabilité devant l’histoire. Les élections tant souhaitées ne peuvent se tenir que dans un climat apaisé, fait remarquer le tabloïd qui suppose que faute de dialogue, la RDC court le risque d’une implosion ou d’une explosion.
Pour sa part, Le Phare consacre sa Une aux conseils que le député de l’opposition Franck Diongo donne au président de la RDC. Pour Le quotidien kinois, 2016 est perçu comme l’année de tous les dangers en République démocratique du Congo. Tous les observateurs s’accordent sur le fait que le président Joseph Kabila est l’homme qui pourrait faire une entrée remarquée dans les annales de l’histoire nationale, si la fin de son deuxième mandat se passe de manière apaisée, civilisée et transparente, estime Le Phare.
Le président du MLP, Franck Diongo, conseille au président de la République de suivre l’exemple de ses homologues africains comme le Béninois, Boni Yayi, qui a fait savoir à son peuple, avant même le début de son deuxième mandat, qu’il ne briguerait pas un troisième, rapporte le journal.
Pour cet acteur de l’opposition, Joseph Kabila détient à ce sujet la clé de l’apaisement de la communauté nationale, en offrant à ses compatriotes en 2016 comme «cadeau spécial» l’opportunité de vivre, pour la première fois de leur histoire, une passation civilisée des pouvoirs au sommet de l’Etat, conclut le journal qui publie l’intégralité du message.
Source: Radio Okapi